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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/101

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Erdödy[1] tous les médicaments qu’il doit ingurgiter, six à douze fois par jour, et les onguents dont il lui faut s’enduire le corps, pendant des mois…

— « … Vous pouvez penser combien tout cela influe sur mon existence. Mon ouïe a encore empiré ; et déjà autrefois, elle ne suffisait pas à mes besoins. Ici — (à Heiligenstadt, où il prend des bains) — je n’ai pas encore trouvé un logement convenable. Comme il m’est difficile de m’occuper de moi, je m adresse tantôt à l’un, tantôt à l’autre, et je suis partout « refait » (« übel belassen »), je suis la proie de misérables (die Beute elender Menschen). Mille fois j’ai pensé à vous — (elle est au loin) — mais le chagrin m’a brisé. J’ai de lourdes charges et de petits revenus : car, du fait de mon état maladif, je puis peu écrire… »

Et le 7 juillet 1817, de Nussdorf, à Nanette :

— « … J’ai beau aimer la solitude (so sehr ich sonst die Einsamkeit liebe…), elle me pèse (schmerzt) maititenant, de plus en plus : car il m’est à peine possible de m’occuper comme naguère, avec toutes les médecines et les bains qui me prennent mon temps. À cela s’ajoute la perspective angoissante que mon état ne s’améliorera peut-être jamais… Mon médecin déclare maintenant que ma maladie est une affection pulmonaire (Lungenkrankheit)… »

De faibles symptômes d’amélioration, à la fin de juillet[2], sont aussitôt suivis de rechute…[3]. Et de nouveau, des cata-

  1. 19 juin 1817.
  2. Lettre à Nanette, du 30 juillet.
  3. « … Très mal, hier et aujourd’hui… » (à Nanette, no 671 de Kalischer).