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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/103

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

— ne suffît plus au misérable, sur son lit de fièvre. Il lui faut un Dieu plus proche, qui veille à son chevet, qui lui tende les bras. Il s’y jette. Ultime recours !…

— « … Dieu écoutera bien ma prière, il me délivrera encore une fois d’une telle adversité !… je l’ai servi, depuis l’enfance, je me suis confié à lui, j’ai fait tout le bien que j’ai pu ; je me confie encore à lui, entièrement et uniquement : j’espère que le Tout-Puissant ne me laissera pas couler à fond, dans mes tribulations de toute sorte[1] ».

Son Dieu l’écoute — (il le croit…). — Un mieux certain se dessine, au cours de septembre. (Et je montrerai son affirmation foudroyante, dans la musique)… Mais que le malade continue d’etre imprudent ! On voit, par une lettre du 25 septembre[2], qu’il s’est mis en route, contre vent et pluie, dès avant 7 heures du matin…

L’état de santé, quoiqu’on voie de lent rétablissement, reste chancelant, à Vienne, pendant tout l’hiver 1817-1818[3]. Aussi passe-t-il encore par bien des nuits mélancoliques, où il songe à la mort ; et ses pensées de la journée en sont empreintes[4].

Mais, avec le retour du printemps, malgré de rudes attaques encore, l’espérance renaît. Et il la chante. Elle est le thème musical, qu’il écrira pour l’archiduc, — « com-

  1. À l’archiduc, 1er septembre 1817, de Nussdorf.
  2. À Nanette, de Nussdorf.
  3. « Meine Gesundheit sehr wankend and unsicher… » (31 décembre 1817, à l’archiduc).
  4. « J’ai, cette nuit, souvent pensé à ma mort, et mes pensées dans le jour n’y sont pas étrangères… > » (à Nanette, no 713 de l’éd. Kalischer).
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