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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/104

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BEETHOVEN

ponirt im Frühjarhr 1818, in doloribus… » — Le médecin lui promet le rétablissement pour la mi-juin[1]. Son cœur fougueux devance la promesse. Dès le 11 mars, entre plusieurs lettres qui parlent de rechutes violentes, il ose écrire à l’éditeur anglais George Thomson : — « … À présent, comme je suis d’une santé réjouissante[2] ». — Il exagère…

Mais, somme toute, le diagnostic des médecins se vérifie. À peine aura-t-il pris, à la campagne, à Modling, ses quartiers d’été, que le ton des lettres change entièrement ; il est déjà, après le 17 mai 1818[3], exubérant de grosse gaieté. Le résultat s’en fera sentir immédiatement dans son art. Et nous l’examinerons, dans un chapitre suivant. Malgré toutes les tempêtes morales qui reviendront, il est sauvé, il signe un nouveau contrat avec la vie — bail de neuf ans…



J’ai anticipé sur les événements, afin de dessiner d’abord la courbe de la température, en ces années de la grande crise. Je m’en vais maintenant étudier, de plus près, la décrue de l’esprit. Car l’esprit est, quoi qu’il fasse, tributaire du corps. Même quand il se révolte contre le corps, sa révolte est fonction de la maladie : car toute maladie

  1. Lettre à l’archiduc, printemps 1818.
  2. En français dans le texte.
  3. Lettre à Vincenz Hauschka.