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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/135

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

pal, avec les syncopes haletantes à la partie supérieure ; — la première phrase s’assombrit, en se transposant de mi majeur en ut majeur (38-39) ; — puis elle élève la voix, cresc. f., plaintivement, en fa majeur, qui passe à l’octave supérieure (40-42) ; — puis, de 42 à 49, elle ne garde plus du motif principal que la retombée, qui se répète par sept fois, d’abord avec des alternances de f. et de p. puis avec un cresc. continu, qui s’exaspère, en élargissant l’intervalle de la retombée, d’une tierce (42-45) à une quarte (46-47), à une quinte diminuée (48-49), avec des sursauts sf., puis un f. qui correspond à une crise du sentiment de la défaite, s’achevant sur le point d’orgue p. de la mesure 52. Ici, par quatre mesures de supplication ardente (molto espressivo), où l’appel monte par secondes retardées, l’àme revient (mes. 55) en possession du motif initial en son entier, — de son plein rêve du début.

Et c’est la reprise (de 55 à la fin), — d’abord avec quelques mesures encore troublées, avant de s’installer (58) dans son cours régulier, rendu plus clair et plus serein par l’alfirmation plus nette de la tonalité en la majeur. Comparez les moindres détails de cette reprise avec son modèle de la première partie (59-85 à 7-31), vous reconnaîtrez comment le même développement de pensée se présente maintenant sous une forme plus heureuse, plus sûre, tranquillisée. Et tandis que le mouvement syncopé qui le clôt, dans la première partie (29-31), s’achève en pp. d’où le trouble renaîtra, — à la fin de la reprise (80-85), il s’affirme avec plénitude, en cresc. jusqu’au ff. (le seul ff. de tout le morceau).

Ici, commence la Coda. Elle ne conclut pas dans l’éclat

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