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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/145

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

harmoniques, d’où il retourne, comme consentant et assoupi, à la promenade sans but du commencement, avec l’efxort, qui y fait suite, pour en sortir, mais sans aboutir. Si bien qu’à partir de la mesure 84, où se renouvelle, plus amortie encore, la petite fanfare du début, celle-ci qui s’engourdit dans une atmosphère voilée, où le coloris se trouble et la tonalité s’altère, rouvre la porte à la première partie du morceau, dont l’attraction sur le trio s’exerce, de mesure en mesure, jusqu’à ce que le motif même de la Marche rentre en scène (91 et suiv.) et l’entraîne au Da capo.

Au total, l’ombre d’une marche, l’ombre d’une action et d’une victoire. Certainement, tout ce morceau participe encore à l’esprit de rêve du premier morceau. Il ne serait même pas trop aventureux d’y reconnaître, comme l’a fait Hugo Riemann, une parenté d’esprit avec le premier Allegretto (« verschwimmend und verschwebend »), un balancement de lignes, dont la constante oscillation entre deux pôles, flotte à mi-côte dans une brume, discrètement ensoleillée.



Ladagio qui suit n’est point né spontanément, à la suite de la Marche. Avant que l’idée du morceau, son mouvement, son dessin fussent arrêtés, déjà la tonalité en la mineur était déterminée. C’est là, souvent, le processus