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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/152

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BEETHOVEN

(23 mesures : 91-114). La Coda presque entière est dans le pp., — à part les tout derniers accords finaux. Beethoven reste donc, dans toute la sonate, fidèle à la demi-lumière, discrète et atténuée, même dans la variation des sentiments, qui ont passé du rêve tendre et mélancolique à l’humour malicieux. Le Beethoven de 1816 est bien différent du Beethoven de 1812, créateur athlétique des deux symphonies (VII et VIII) de plein air, aux rythmes orgiaques, aux caprices bruyants, à la joie « déboutonnée ». En quatre années, l’homme a changé. Après les kermesses flamandes, c’est presque l’éclairage d’un tableau d’intérieur hollandais.

Quant à l’idée génératrice du morceau, nous avons vu que, d’après Schindler, ce devait être, après le rêve, l’action, « Die Tat ». — Mais j’avoue que j’ai des doutes. Je vois bien plutôt ici un jeu, — un jeu d’action, peut-être, mais qui ne rompt pas avec le rêve qui en est complice et qui se déroule complaisamment encore dans la même atmosphère. Le caractère de jeu est très marqué. Rien des élans fougueux d’action, dont d’autres allégros de symphonies ou de sonates beethoveniennes portent la marque. Les grandes lignes, dont le sûr coup d’œil de Schenker a dégagé le dessin, offrent en résumé ce schéma :


    3me partie (200-201) ; — ou sur de brusques accords intimant l’ordre d’une pause (89-90 ; 280-281).