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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/154

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BEETHOVEN

[partition à transcrire]

Au milieu de leur poursuite (33-40), elles se balancent sur place, formant une ronde autour d’un point. Puis, elles reprennent leur poursuite, avec un entrain redoublé (41-48). Un bref arrêt, en pleine course. Le jeu recommence, avec plus de malice, des en arrière, des en avant, de fausses et plaisantes hésitations (49-55), puis une petite fanfare d’allégresse, pp. (55-56). Et le jeu déborde, avec une sorte de loquacité qui se bouscule et perd le souffle, dans sa course (57-74).

Toute cette première partie de badinage, qui a un caractère de gaieté enfantine, se répète da capo. L’enfant n’en a jamais assez !…

Brusquement, la course s’arrête. À pas feutrés, pp., sur la pointe des pieds avec les notes de la basse piquées — la marche reprend, hésite, se ralentit — pocco ritard., — fait halte, sur deux points d’orgue, dont le second, qui passe du majeur au mineur, dénote l’incertitude…

Et soudain, deux forts accords (ff. a tempo) donnent le ton, la direction, et le signal du mouvement qui suit : de la Durchführung.

Car, si inattendue que soit la forme où elle va s’exprimer — le premier exemple notoire de l’emploi par Beethoven de la fugue, comme moyen de développement[1] — c’est

  1. Mais non, bien entendu, de l’emploi du fugato, dans une sonate. De bonne heure, Beethoven a montré le goût de ce jeu ; et à peu près