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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/168

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BEETHOVEN

être très semblable à lui, et donc être d’un très haut prix ![1] ».

Et quelques semaines plus tard (11 janvier 1817) :

— « … Depuis une semaine, presque tous les soirs avec Beethoven. Bonheur inouï de penser que nous lui sommes quelque chose… Des histoires du genre de celle de l’anneau à son doigt, et de l’importante réponse à la question enfantine de Nanni, « s’il aime encore quelqu’un, en dehors de la ferne Geliebte », suscitent en moi une amère mélancolie, qui touche à la jalousie. Ce n’est pourtant que le sentiment que tout bonheur d’amour m’est refusé, et que je me sens si petite auprès d’une femme (ein Wesen), qui doit posséder de si grands avantages (Vorzüge) pour avoir enflammé un si haut intérêt chez un tel homme… »

« L’importante réponse » (die bedeutende Antwort) a certainement affirmé la profondeur du sentiment unique qui attachait alors Beethoven à la « ferne Geliebte », — puisqu’elle suscite « l’amère mélancolie » de la pauvre Fanny et sa touchante humiliation devant la rivale inconnue.



Avant d’analyser le Liederkreis, je voudrais définir sa place dans l’ensemble des lieder de Beethoven, et la place de ceux-ci dans l’ensemble de l’œuvre de

  1. « … Nein, nein, er sagte ja, nie habe er mehr Harmonie gefunden ! und wer so ganz im ganzen Umfange seines Wesens mit ihm harmoniert, ihn versteht, der muss ihm sehr ähnlich sein und daher von recht sehr hohem Wert sein !… »