Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

164

BEETHOVEN

(Donc, même dans le chant, exprimer des mots excellents) souligne-t-il, dans son Journal de 1816^[1].

Cherchons donc, à travers ses lieder, ce qu’il a voulu dire, en chantant !

Mais d’abord, il nous faut opérer dans ces lieder un classement. Et cela ne nous est point facilité par les publications qui en ont été faites, toutes incomplètes, morcelées^[2], et ne tenant aucun compte des dates des œuvres, mêlant ensemble toutes les époques, sans le moindre sens du développement historique^[3].

Commençons par élaguer les Volkslieder, les chants popu-

↑ Manuscrit Fischhoff (n^o 107 de l’anthologie de Albert Leitzmann). C’est un passage de la Vie de Philopœmen par Plutarque, que Beethoven transcrit dans son « Journal ».
↑ Tel des plus beaux lieder, comme l’admirable Klage de 1790, (écrite dans les mêmes jours que la Cantate funèbre pour la mort de Joseph II), se trouve relégué dans un volume de Supplément à la grande édition (t. XXV).
↑ Beethoven a contribué à la confusion, par la numérotation désordonnée de ses œuvres. Dans le volume XXIII de la grande édition Breitkkopf, l’op. 32 (An die Hoffnung), qui ouvre le livre, est de 1804. Il est suivi de l’op. 46 (Adélaïde), qui est de 1795. — L’op. 52, qui est de 1790-1792, est intercalé entre l’op. 48 (6 lieder de Gellert), qui est de 1803, et l’op. 75 (6 Gesänge), qui lui-même comprend 3 lieder de Gœthe de 1810, suivis d’une mélodie de 1798 (Gretels Warnung). — L’admirable op. 83 (3 Gesänge de Gœthe), qui est de 1810, est suivi d’un lied de 1803 (Das Glück der Freudschaft)… — Les premiers lieder connus de Beethoven, écrits à 11 et 12 ans, (1/83-1/84), (Schilderung eines Mädchens, et An einen Säugling), sont placés après le Liederkreis de 1816 et des mélodies de 1820. — Quarante pages plus loin, on trouve Résignation, de 1817… Comment le musicien qui n’a pu faire de recherches historiques se reconnaîtra-t-il dans ce chaos, qu’il attribuera à l’incertitude du style de Beethoven ?

[1] Manuscrit Fischhoff (n^o 107 de l’anthologie de Albert Leitzmann). C’est un passage de la Vie de Philopœmen par Plutarque, que Beethoven transcrit dans son « Journal ».

[2] Tel des plus beaux lieder, comme l’admirable Klage de 1790, (écrite dans les mêmes jours que la Cantate funèbre pour la mort de Joseph II), se trouve relégué dans un volume de Supplément à la grande édition (t. XXV).

[3] Beethoven a contribué à la confusion, par la numérotation désordonnée de ses œuvres. Dans le volume XXIII de la grande édition Breitkkopf, l’op. 32 (An die Hoffnung), qui ouvre le livre, est de 1804. Il est suivi de l’op. 46 (Adélaïde), qui est de 1795. — L’op. 52, qui est de 1790-1792, est intercalé entre l’op. 48 (6 lieder de Gellert), qui est de 1803, et l’op. 75 (6 Gesänge), qui lui-même comprend 3 lieder de Gœthe de 1810, suivis d’une mélodie de 1798 (Gretels Warnung). — L’admirable op. 83 (3 Gesänge de Gœthe), qui est de 1810, est suivi d’un lied de 1803 (Das Glück der Freudschaft)… — Les premiers lieder connus de Beethoven, écrits à 11 et 12 ans, (1/83-1/84), (Schilderung eines Mädchens, et An einen Säugling), sont placés après le Liederkreis de 1816 et des mélodies de 1820. — Quarante pages plus loin, on trouve Résignation, de 1817… Comment le musicien qui n’a pu faire de recherches historiques se reconnaîtra-t-il dans ce chaos, qu’il attribuera à l’incertitude du style de Beethoven ?

[1]

[2]

[3]