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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/171

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

laires, — qui tiennent une place nullement insignifiante dans les publications de Beethoven : — environ 200 chants, retranscrits et harmonisés par lui. On sait que l’éditeur G. Thomson d’Edimbourg lui avait demandé d’arranger des mélodies populaires écossaises, irlandaises, galloises, etc., pour une ou deux voix, avec accompagnement de piano, violon et violoncelle, et que Beethoven s’en occupa avec beaucoup de conscience, pendant plus de cinq ans[1]. Mais on est trop porté à croire que ce ne fut, pour Beethoven, qu’un de ces « barbouillages pour le pain et pour l’argent », dont il parle dans sa correspondance[2].

En fait, Beethoven fut si bien pris par l’intérêt de ces mélodies nationales qu’il conçut l’idée d’une grande collection de « Chansons de divers nations » (sic)[3]. — Et ce n’est

  1. Entre 1814 et 1820 ; — surtout en 1816 et en 1818.
  2. Cf. lettre à Vincenz Hauschka, mai 1818 :

    « … J’erre par monts et par vaux, avec un morceau de papier à musique, et je barbouille maintes choses pour le pain et pour l’argent, car, dans ce pays des Phéaciens, il en est ainsi que, pour gagner quelque loisir de travailler à une grande œuvre, je dois toujours, avant, barbouiller un tas de choses pour l’argent… » (traduction abrégée).

  3. Il y a quelques années, on a retrouvé un de ces recueils d’« Airs of different Nations », écrits de sa main et provenant de la collection Thomson (airs russes, espagnols, vénitiens, tyroliens, portugais, polonais, suisses et allemands.) — Cf. Wilhelm Lürge : Bericht über ein neu aufgefundenes Manuskript, enthaltend 24 Lieder v. B., dans Der Bär, Jahrbuch v. Breitkopf u. Härtel, 1917, Leipzig.

    Sur l’attrait personnel que Beethoven ressentait pour ce genre de lieder nationaux, cf. ses lettres à Thomson, du 1er octobre 1806 et du 19 février 1813.

    Hans Boettcher observe de plus que, dans sa dernière époque, Beethoven sc montre accessible au Volkslied allemand, qu’il avait