pas un trait négligeable de son génie que eet Européanisme musical. Hans Bœttcher rappelle avec raison que, trente ans auparavant, dans ses Stimmen der Völker in Liedern, Herder avait cherché à établir l’unité des peuples dans le lied. Beethoven s’inscrivait, à sa suite : il était de la même lignée de Weltbürger.
Mais, bien que le chant populaire ait imprimé sa marque dans la musique instrumentale de Beethoven, surtout après la quarantième année[1], — les Volkslieder qu’il a arrangés
- ↑ Dès 1806, dans les quatuors op. 59 (thèmes russes), — peut-être
avant, dans le septuor op. 20, dans la sonate op. 53, dans le triple
concert op. 56, dans les scherzi, trios et finales des op. 70, 97, de la
Septième et de la Neuvième Symphonies. D’après l’abbé Stadler, le
thème du trio de la Septième Symphonie :
[partition à transcrire]
serait inspiré d’un chant de pèlerins de la Basse-Autriche. — C. Czerny assure aussi que, dans la partie du milieu en sol majeur du finale du deuxième trio op. 70, il aurait utilisé des mélodies populaires croates, entendues en Hongrie.
jusqu’alors laissé de côté. En 1816, il écrit, sur un texte de Treitschke, son Ruf vom Berge, imité du Volkslied. Dans ses cahiers d’esquisses de 1816, il copie un Volkslied : « Es ritten drei Ritter ». En 1819, on trouve des esquisses répétées de Heidenröslein. En 1820, dernière année de ses lieder, il envoie, le 18 mars, à l’éditeur Simrock, deux Volkslieder autrichiens : « Das liebe Kätzchen » et « Der Knabe vom Berge ». Et il ajoute : « — Je pense qu’une chasse aux Volkslieder vaut mieux qu’une chasse à l’homme de ces héros si prisés » (Ich denke eine Volkslieder-Jagd ist besser als eine Menschen-Jagd der so gepriesenen Helden…).