Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

le début et la conclusion sont symétriques. — En effet, dans les esquisses, le dernier lied, le « Letzter Vers », est noté immédiatement après la première strophe, et il reproduit exactement, sans changement, la phrase mélodique du début.

D’autre part, entre ces deux piliers identiques, l’architecture des quatre autres lieder se distribue, avec une symétrie absolue[1]. Les formes et les tonalités se correspondent, de 1 à 6, de 2 à 5, de 3 à 4. On reconnaît l’architecte classique, préoccupé d’ordre et de solidité.

De plus, Beethoven ne se plie pas strictement à la mesure et à l’expression des mots, comme le feront les musiciens romantiques, Schubert, Weber, etc. — (comme le faisait déjà, peut-être, même Mozart). Il est fidèle à son principe : « Sich weit über den Dichter zu erheben… ». Le poème est le point de départ ; mais c’est le mouvement intérieur, le « Musizieren », qui gouverne ; la mélodie s’organise selon sa propre ordonnance rythmique en groupes musicaux. Boettcher fait remarquer que, dès le premier lied, la mesure poétique qui est en trochées

— U — U — U — U
  1. Voici le schéma analytique de l’architecture du Liederkreis, par Hans Boettcher :
    Lied 1 Lied 2 Lied 3 Lied 4 Lied 5 Lied 6
    Lied strophique
    varié
    a, b, a
     
    Lied strophique
     
    Lied strophique
    varié
    a, b, a
     
    Lied strophique
    varié
    mi bémol sol majeur la bémol la bémol ut majeur mi bémol
    |_____________|
    |__________________________________|
    |_________________________________________________________|