Neefe :
Mais combien la fin de la strophe sera rendue plus mélodieuse, bercée d’un joli dessin instrumental î Surtout, le « Nehmt mich », d’abord très plat, rayonnera d’une beauté enivrée, avec son exquise syncope et le charmant accompagnement qui prolonge en écho cet effet extatique. La strophe : « Diese Weste », mélodiquement restera la même ; mais l’accompagnement la transfigurera. — Détail non sans importance : la désignation du tempo a changé. Elle était d’abord : « allegro ». Puis, Beethoven se ravise : — « nicht zu geschwind » (Pas trop vite[1] !)
Pour le lied V, rythme et tonalité ont été, tout d’abord, arrêtés. Mais la mélodie primitive était banale et gauche. Il semble que soit tombé soudain sur son piétinement monotone, un rayon de la pure mélodie du Messie : « Er weidet seine Herde »… Elle éveille autour d’elle le gazouillis exultant de l’accompagnement bucolique. On ne trouve dans l’esquisse, ni, à la deuxième strophe (Die Schwalbe), la modulation de ut en fa, ni le bel élan, répété, de « Die Liebe », qui donne de l’ampleur à la fin de cette période, ni l’émouvant retour à la tonalité du lied I, par le passage de ut majeur à ut mineur, puis à mi bémol.
- ↑ Peut-être est-ce à un même sentiment de modération du rythme qu’est dû le léger désaccord des teux tempi allemand et italien, que nous avons signalé plus haut, dans le lied II.