Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
197
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Ici se brise, comme nous l’avons dit, la chaîne des évocations amoureuses. Le rêveur se réveille ; et le lied VI, en ramenant la Stimmung solitaire du début, ramenait aussi dans les esquisses la mélodie du premier lied, avec la retombée, trop détendue, de septième, que Beethoven avait maintenue dans quaire de ses premières esquisses du lied I :

[partition à transcrire]

L’intention cyclique du Liederkreis était donc bien déterminée, dès le début de la composition. Mais elle n’était point vivifiée par l’émotion. Beethoven semblait pressé de conclure ; et il le faisait, de la façon la plus banale.’ La deuxième esquisse arrondit encore le dessin de la première ; et la conclusion de la troisième est tout à fait plate.

Ce ne fut qu’après, dans le flot de la composition, qu’une illumination du cœur dédoubla le lied : comme un rameau fleuri, il en jaillit une des plus belles mélodies qui aient jamais visité Beethoven.

À vrai dire, elle est encore bâtie sur les notes caractéristiques du lied I :

[partition à transcrire]

Mais le rythme et le tempo sont différents : — 2-4 andante con moto cantabile. — L’amoureux fait l’offrande de ses