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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/220

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BEETHOVEN

le point ultime de la plongée, a été conçu et exprimé entre la fin de 1816 et la fin de 1817, entre l’op. 101 et l’op. 106. Beethoven, abattu, reprend vie dans les fugues de J. S. Bach. Et immédiatement après, la vie rejaillit, avec l’op. 106, la Neuvième Symphonie, et l’idée de la Messe.


Remarquons d’abord la tonalité du lied. Pour l’expression de cette morne asphyxie morale, Beethoven n’a pas recours, comme on s’y attendrait, à une de ces tonalités que lui-même désigne comme « noires »[1], — ou, simplement, à une tonalité mineure. Il prend le ré majeur.

Ce n’était pas la première fois qu’il brisait avec les règles de l’époque, très soumise aux lois expressives de la Tonartencharakteristik (caractéristique des tonalités), dont les professeurs, au xviie siècle, en Allemagne, avaient été J. Mattheson, L. Mizler, J. Pli. Kirnberger, J. J. Quantz,


    [partition à transcrire]

    dont Beethoven utilisa la forme, huit ans plus (tard, dans le quatuor en la mineur (Nottebohm, II, p. 552 et suiv.).

  1. « h moll schwarze Tonart » (si mineur, tonalité noire), inscrit Beethoven (livre d’esquisses de 1815-1816 ; cf. Nottebohm, II, p. 325).