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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/236

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BEETHOVEN

le risorgimento se produit. Il est sensible, dans la lettre des premiers jours à Mödling, que Beethoven adresse à Vincenz Hauschka, Oberleiter des concerts de la Gesellschaft der Musikfreunde. On dirait un vieil ours en gaieté. Après les mois de dépression, le ton subitement a changé, exubérant de grosse vie, de facéties : on voit Beethoven (il se dépeint), courant déjà par monts et par vaux, avec ses carnets de musique à la main ; il ne se plaint même plus d’avoir à « barbouiller pour de l’argent » des œuvres alimentaires ; il s’en amuse, aux dépens des « Phéaciens », des riches, des toutpuissants imbéciles, qui le méconnaissent. Il se sent fort, il est ressuscité.

Mais qu’on y prenne garde ! Le sentiment de cette résurrection se fait jour, instantanément, par un « Amen » :

[partition à transcrire]

et par la volonté nettement affirmée de traiter en musique un sujet « spirituel »[1].

Wilhelm Weber, dans une étude de 1908 sur la Missa Solemnis, mentionne, sans indiquer de référence exacte,

  1. Vincenz Hauschka lui demandait d’écrire, pour les Concerts de la Société, une œuvre (peut-être un oratorio) « héroïque ». Beethoven répond : — « Je n’ai rien d’autre qu’un sujet spirituel (Geistliches). Mais vous voulez un héroïque. Je le veux aussi : seulement, je veux y mêler quelque chose de « Geistliches », et ce serait très bien, ainsi. » (La traduction de ce dernier membre de phrase est libre ; le texte de Beethoven est embrouillé).