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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/237

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

l’esquisse d’un des motifs du Kyrie — le plus émouvant : l’Eleison, — qu’il attribue au mois de mai ou de juin 1818. J’ai pu identifier cette indication avec les esquisses très rudimentaires d’un Konversationsheft, conservé dans les Archives du Beethovenhaus de Bonn et décrit dans les publications de cette maison[1]. Que les premières pages de ce cahier remontent au tout début du printemps 1818, est prouvé par le fait que, dans les conversations avec un visiteur, il est question d’un concert qui a eu lieu le 1er mars 1818. Or, sur la page de couverture intérieure du petit livre relié[2], on lit, au crayon, par deux fois, au-dessus et au-dessous de linéaments assez confus de la première pensée du Kyrie, ces mots inscrits : « Elee » [ison] et « E ». De plus, au-dessus d’un de ces dessins, Beethoven a noté : « dor » [isch ?] : — ce qui le montrerait appliqué à retrouver l’écriture des modes anciens, — ainsi qu’il s’en traçait le programme, dans un passage du manuscrit Fischhofî qui est des mêmes mois : « Pour écrire de la vraie musique d’église, parcourir tous les chorals ecclésiastiques des moines, etc., faire des extraits, ainsi que des strophes, dans les meilleures traductions avec la prosodie la plus exacte, de tous les psaumes et chants catholiques »[3].

  1. Veröffentlichungen des Beethovenhauses in Bonn, fasc. VI, p. 12 et suiv.
  2. Ce petit livre à couverture intérieure de papier rose satiné, à l’intérieur d’un portefeuille en soie verte, correspond exactement à la description qu’en fait Wilhelm Weber.
  3. « Um wahre Kirchenmusik zu schreiben, alle Kirchenchoräle der Mönche usw. durchgehen, herauszusuchen, wie die Absätze in richtigsten