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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/240

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BEETHOVEN

thoven l’eut-il accueillie, qu’elle l’envahit tout entier. Schindler, alors auprès de lui, le certifie :

— « Dès le début de ce nouveau travail[1], tout son être parut transformé : ses vieux cirais en furent frappés ; et fe dois établir que jamais avant, et jamais plus après, fe n ai vu Beethoven dans un tel état d’absorption totale, comme ce fut le cas, principalement en 1819. »



À la veille de cet engloutissement, nous essaierons de prospecter toutes les œuvres en fusion dans le cratère • du volcan, qui se réveille, au printemps de 1818. Rien de plus frappant, pour déceler la puissance du subconscient aveugle et sûr, qui conduit ces travaux, dans la nuit.

Les trois plus grands d’abord : la Neuvième Symphonie, la Sonate op. 106, et, si je puis dire, l’Avant-Messe — (l’idée première, antérieure à l’occasion accidentelle d’Olmiitz).

Le premier éclair de la Neuvième date de loin[2]. Il a fendu


    1er janvier 1819 à l’archiduc) : car la violence de ce choc suspendit, pour quelque temps, son élan créateur. Mais heureusement, la sonate op. 106 était alors terminée ; elle était prête pour l’impression, en mars 1819.

  1. Or, Schindler vient d’écrire, avant, que Beethoven « commença de travailler à la Messe, pendant l’hiver de 1818 à 1819 ».
  2. Nous ne parlons point de l’intention première de composer le texte de Schiller : elle remonte jusqu’à la fin de 1792, quand Beethoven quittait Bonn, pour s’installer à Vienne. L’ode de Schiller avait paru, dans la Thalia de 1786.