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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/242

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BEETHOVEN

des classes. Même, il accentuait encore l’idée de Schiller, en intervertissant l’ordre des facteurs. Schiller, dans sa première version, faisait des « mendiants » les « frères des princes[1] ». Beethoven prolétarise les princes : il fait d’eux des mendiants[2].

Dans ce même livre d’esquisses de 1812, parmi les esquisses de la Huitième Symphonie, Beethoven inscrit déjà la tonalité de la Neuvième :

« Sinfonia in D moll — 3te Sinf.[3] ».

Puis, la grande idée, un instant affleurant au bord de la conscience, retombe au fond, et s’endort, pendant cinq ans, — les ans de troubles et d’incertaine mutation. Seul émerge, inattendu, dans un livre d’esquisses de 1815, après les dernières esquisses de la sonate pour violoncelle, op. 102, no 2, le dessin du fameux scherzo de la Neuvième :

[partition à transcrire]
  1. « Bettler werden Fürstenbrüder. »
  2. Plus tard, dans la rédaction définitive, l’esprit de combat révolutionnaire disparaît. C’est la fraternité universelle… « Alle Menschen werden Brüder. »

    Cf. Otto Baensch : Aufbau und Sinn des Chorfinales in Beethovens neunter Symphonie, 1930, éd. Walt, de Gruyter, Berlin-Liepzig, p. 52 et p. 70, note 2.

  3. La troisième, dans le groupe des symphonies de 1812. (Cf. Nottobohm, II, p. 111).