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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/246

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BEETHOVEN

ou juillet 1823[1], Beethoven a hésité à intégrer l’Ode dans le plan de la Symphonie, qui était la voix de l’inquiétude, de la douleur, auxquelles s’efforcent en vain de faire diversion l’humour souvent frénétique du scherzo et la tendresse désarmée de l’adagio[2]. Même à cette date ultime de 1823, Beethoven songeait encore à donner à la Symphonie un finale instrumentale d’agitation passionnée, qui évoque d’autres pages apparentées de ses sonates et de ses quatuors[3]. Il n’est arrivé à conquérir la Joie qu’après de grandes batailles livrées : les quatre Sonates et la Messe.

De ces batailles, la plus étonnante peut-être a été la première, — l’op. 106. — Quand il en parle, l’œuvre achevée, à son ami Ries, il dit que « la Sonate a été écrite, dans le tourment » (Die Sonate ist in drangvollen Umständen geschrieben…). Ce sont presque les mêmes termes, dont nous avons

  1. Nottebokm, II, p. 180 : « Vielleicht cloch den Chor Freude schöner… »
  2. Dans ses indications écrites sur les esquisses préparatoires à l’entrée du motif de la Joie, Beethoven caractérise ainsi le motif du Scherzo : — « auch dieses nicht, ist nur Possen (mot peu lisible), sondern nur etwas heiterer, etwas schöners u. bessers. »

    et le motif de l’adagio :

    — « auch dièses es ist zu zärtl. zeirt. — etwas aufgewecktes (?) muss man suchen… »

  3. [partition à transcrire]

    Comparez ce motif à l’un de ceux du quatuor op. 132.