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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/251

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

parer. Beethoven ne dit pas non ; il remet seulement le concert au carême suivant[1].

Il doit pourtant savoir à quoi s’en tenir ! Mais il est si plein de son œuvre qu’il lui semble qu’elle est entièrement écrite[2].

En tout cas, les indications de Nottebohm ne semblent pas exactes, quand il estime que seuls les deux premiers morceaux, le Kyrie et le Gloria furent écrits en 1819. Et elles sont certainement fausses, quand il assure que le Credo n’a été écrit qu’en 1820. Car on trouve une esquisse de l’« Et vitam venturi », dans le Cahier de conversations de décembre 1819[3]. Et la lettre du 29 juillet 1819 à l’archiduc y fait une allusion nette.

Nous devons nous arrêter sur cette lettre capitale[4] : car elle montre Beethoven dans sa forge, soufflant sur le feu où il tourne et retourne la Messe encore incandescente et informe. Le style de la lettre aussi est informe. C’est un fameux galimatias, sur lequel se sont escrimés tous les critiques de textes Beethoveniens. Mais il s’en dégage de rudes éclairs ; et, somme toute, pour moi, l’ensemble est clair.

  1. Ibid. (déc. 1819), p. 199.
  2. En fait, elle ne le sera qu’en mars 1823, — trois ans exactement après l’intronisation. — Mais, dans une lettre à Ries, du 10 novembre 1819, Beethoven ne craint pas d’écrire qu’il a « presque achevé une nouvelle grande Messe » (...eine neue grosse Messe beinahe vollendet).
  3. Reproduite en facsimile dans les Konversationshefte, p. 104. Dans le portrait par Stieler, pour lequel Beethoven a posé, en janvier-février 1820, Beethoven est représenté, écrivant (ou corrigeant) le Credo.
  4. Kaliscber, t. IV, p. 27, no 772.