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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/252

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BEETHOVEN

Beethoven, tout possédé de la pensée de la Messe, s’est rendu à la Bibliothèque musicale de l’archiduc, pour y consulter les grands modèles du passé[1]. Et — (autant que je comprends les phrases obscures et incorrectes, dont je suivrai le texte allemand, pas à pas) — son objet principal dans cette recherche est de surprendre le secret des anciens maîtres, la maîtrise prompte et aisée de leur « faire » (das geschwinde Treffen), « en y joignant la meilleure forme artistique » (j’interprète ainsi : « und mit der bessern Kunst-Vereinigung » (?), — mais sous réserve des droits exceptionnels que confèrent les exigences ou les volontés de réalisation pratique »…[2] « En cela, dit Beethoven, les anciens nous servent doublement[3] : car ils ont, pour la plupart, laissé de réelles œuvres d’art.[4] » Mais il ajoute que, « seuls, parmi eux, Hændel l’Allemand et J. S. Bach ont eu du génie ». (Genie hat doch nur unter ihnen der deutsche Hændel u. Seb. Bach gehabt).

Après cet hommage rendu à la grandeur des maîtres classiques, et cette reconnaissance du profit que l’art d’aujourd’hui peut retirer de leur étude, Beethoven affirme

  1. Un an avant, déjà, quand il n’était pas encore question d’écrire la Messe, mais qu’il aspirait à composer de la musique religieuse, on a vu (p. 205 de ce livre) qu’il s’était posé comme programme d’étudier les vieux chorals des églises et les psaumes catholiques (manuscrit Fischhoff, 8 juin 1818).
  2. Commentaire hypothétique de ce membre de phrase énigmatique : « …wobei aber Praktische Absichten Ausnahmen machen können. »
  3. Ou, plus exactement : « pour ces deux conditions, les anciens nous sont une leçon » (wofür uns die Alten zwar doppelt dienen).
  4. « Indem meistens reeller Kunstwerth » (ou : « Kunstwerk ? »)