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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/329

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Et quand il se trouva chargé de l’instruction musicale de l’archiduc, il en profita pour refaire la sienne. Pendant les mois d’occupation française à Vienne, en 1809, où il se sentait immobilisé, sous l’obsession des malheurs publics et sans joie pour créer, il lut beaucoup d’œuvres théoriques et, de leurs extraits, il compila deux cahiers de « Materialen zum Generalbass » et de « Materialen zum Contrapunkt »[1]. Désormais, dans ses esquisses, on voit la préoccupation de la fugue et du maître de la fugue faire brèche, au milieu de ses propres travaux. Elle s’affirme dans les Cahiers de 1810, de 1815[2], et surtout dans le Livre d’esquisses de 1817,

  1. Les Esquisses de 1809, analysées par Nottebohm (II, p. 263 et suiv.), montrent une quantité d’« exemples théoriques et exercices », d’après les maîtres du contrepoint et de la fugue. (Voir l’avant-dernière note à notre chapitre V).

    À la mort de Beethoven, on trouva et on mit en vente cinq paquets de Contrapunktische Aufsätze, — 600 pages de travaux sur la Generalbass, l’harmonie et le contrepoint. — À la Bibliothèque d’État de Berlin, est conservée une liasse d’études contrepointiques, faites par Beethoven, vers 1815. Une feuille en est reproduite en fac-similé, dans le beau volume de Georg Schünemann : Musiker Handschriften (1936). On peut y voir le soin extrême que Beethoven apportait, encore à cette époque (il avait 45 ans), aux travaux de contrepoint les plus difficiles.

  2. Dans un cahier de 1810 (Nottebohm, II, 282), il a noté des extraits de la Fantaisie chromatique et fugue de J.-S. Bach, et esquissé une fugue. — Les cahiers de 1815 (Nottebohm, II, 314-319) contiennent beaucoup d’esquisses de morceaux fugués, 5 sujets de fugues, 2 doubles fugues, les esquisses de la fugue pour le dernier morceau de la sonate de violoncelle op. 102, no 1, et du fugato de la sonate de violoncelle op. 102, no 2.