Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
358
BEETHOVEN

de Beethoven, que ne le fait une de ses symphonies. On n :a même pas le droit de dire qu’elle constitue sa dernière pensée, pas plus qu’on ne peut le dire de la Neuvième Symphonie. Ni l’une ni l’autre n’est la somme, ou bien le terme de son génie. Le génie de Beethoven est toujours en marche. La mort a interrompu la marche ; mais la trajectoire de l’esprit l’a dépassée ; et nous ne savons pas jusqu’où la flèche aurait atteint. C’est cultiver trop YAmor Fati que de voir dans la mort la conclusion d’une grande vie. Elle en est seulement un accident. Le livre est fermé, avant la fin. Quand nous en lisons un chapitre, n’oublions donc pas le commencement, et tâchons de nous figurer la suite ! La Missa Solemnis est la deuxième des trois Messes, que Beethoven a conçues h La première, la Messe en ut majeur, qui est connue — mais pas assez : car elle est un de ses chefsd’œuvre les plus purs —- est l’expression de sa pleine maturité, avant le grand ébranlement de 1809, écrite après la Cinquième Symphonie et en même temps que la Pastorale, exécutée pour la première fois, le 13 septembre 1807. Nous y reviendrons 1 2. — La troisième, en ut dièse mineur, dont il ne reste plus que quelques indications, avait surgi au milieu même de la composition de la Messe en ré. Après les premières esquisses de YAgnus, vers 1820, Beethoven notait 1. Sans compter les deux grandes Cantates religieuses de jeunesse (a), qu’on ne saurait omettre, sans fausser toute l’histoire de la construction du génie, dont elles constituent un imposant soubassement. (a) —(La cantate pour la mort de l’empereur Joseph II, — et celle pour le couronnement).

2. Dans le volume de nos Etudes Beethoveniennes, consacré à la période de 1806-1815 — l’âge classique.