cipal et les instruments le rôle secondaire. Et nous venons de voir que, dans la troisième Messe projetée, Beethoven semblait vouloir restreindre l’orchestre (notamment pour le Kyrie), aux bois et à l’orgue 1. Nous remarquerons enfin que, dans l’entretien avec Freudenberg, Beethoven fait un magnifique éloge de J.-S. Bach 1 2, sur le nom de qui il esquissait une ouverture, tandis qu’il couvait sa Troisième Messe :
— au lieu qu’il n’y est plus question de Hændel, dont le souffle entoure et porte la composition de la Missa Solemnis. (Nous le verrons plus loin).
Qu’est-ce à dire, sinon que la Missa Solemnis a été conçue sous une autre planète que les deux autres -Messes, et qu’elle sortait du cadre que Beethoven lui-même établissait pour la « reine Messe »...
Etudions-la donc en elle-même, sous la lumière de l’heure de vie de Beethoven dont elle a été l’expression immortelle, et dans les conditions exceptionnelles qui l’ont, en quelque sorte, commandée (autant que la volonté créatrice d’un Beethoven ait jamais pu être « commandée » !)
1. Voir ci-dessus, p. 320, note 2. 2. C’est là que se trouve la fameuse évocation de « la Mer »,