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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/400

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BEETHOVEN

la confession n’a-t-elle pas aussi sa place, à l’église ? Et qui oserait dénier aux tragiques déchirements des Psaumes leur caractère sacré ? La Messe de Beethoven est une confession et un Psaume. Si on lui refuse le rôle de servant, au pied de l’autel, la nef est assez grande, pour qu’elle y tienne à l’aise. Michel-Ange et Rubens n’y ont-ils point logement ? Aux âges où elle décline, la foi se fait puritaine ; elle se méfie des accents de l’émotion humaine. Celle-ci coule à pleins bords, dans la Messe de Beethoven. Ce premier Miserere — (le second gémit, au seuil de YAgmis Deï) — est d’une fougue dans la douleur, dont l’élan vocal et la ligne mélodique sont presque taliens (l’oreille de Rossini ne les a pas oubliés) :

Aux répétitions cresc. des voix qui s’accusent des « peccata mundi », les cordes sont secouées par un trémolo ff., comme un frémissement d’effroi, suivi de pizzic. p. entrecoupés. La « deprecatio », qui monte, fait surgir, au cri du soprano