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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/401

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

sur le si bémol aigu, le Clirist qui siège à la droite du Père (qui sedes), évoqué par les sonneries puissantes des trombones et des cors, que soutient tout l’orchestre. Mais cette apparition du Juge redouble encore beffroi. Les cordes, de nouveau, frémissent et sont agitées de tremblements convulsifs. La marche de l’orchestre et des voix oppressées, à contre-temps, trahit la confusion et le désespoir. Les mots ne suffisent plus à l’exprimer, Beethoven ajoute au dernier appel du Miserere un cri, un « O ! » d’angoisse, non pas proféré, mais étranglé mf. et retombant au p. : Hautbois, clarinettes, bassons et flûtes y joignent un gémissement haletant, qui s’enfle avec les voix, sur un sombre et trouble accord de quinte des premiers violons, qui, après avoir oscillé de sol dièze en la, s’établit et se prolonge, gagne les voix et les bois, forme une descente de quintes, dont l’entrechoc (dim. pp.) rappelle la première phrase caractéristique de la Neuvième Symphonie. D’un instrument à l’autre, leurs sonorités se heurtent mystérieusement :