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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/405

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

« Demi ich bin ein Mensch gewesen,

Und das heisst ein Kampfer sein. »

Le Gloria triomphant de la Messe n’est qu’un épisode de la bataille, dont l’issue restera incertaine. If. Credo offrait à Beethoven un champ de combat, encore plus rude à gagner. Car la matière liturgique s’y compose d’une énumération d’éléments divers, les uns abstraits, les autres au contraire dramatiquement très accusés, que le problème était, pour Beethoven, de dessiner tous en musique, tout en établissant entre eux une puissante unité volontaire. La difficulté semblait presque insurmontatable. J.-S. Bach ne l’avait résolue qu’en maintenant, par tout le Credo, une grandiose impersonnalité du sentiment, où s’atténuent les contrastes trop tranchés, et en évitant sagement de souligner musicalement les parties du texte dogmatiquement impénétrables à l’émotion. D’autre part, sa division du Credo en huit morceaux séparés lui épargnait l’ingrate peine des transitions, sur lesquelles Beethoven a sué sang et eau, pour un résultat parfois insatisfaisant1. I. Je ne partage point ici la satisfaction sans mélange de Walther Riezler, qui voit dans les transitions du Credo le sommet de l’art de Beethoven. Cet art est, an effet, extraordinaire. Mais il fait trop sentir l’excès de l’effort.