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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/408

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BEETHOVEN

Les trombones et les flûtes aiguës rythment la marche héroïque, où 1’ « in unum Deum » des basses reste suspendu, en porte-à-faux, aussitôt étayé par les autres voix et enveloppé de gloire. Le pas cadencé, très scandé par les cuivres (cors, trompettes et trombones), ainsi que dans l’air de ténor de la fin de la Neuvième Symphonie, porte sur les épaules d’un peuple l’Arche Sainte, le « Patrem omnipotentem, factorem cceli et terrae ! » C’est le Dieu créateur dans l’acte de création, —- non pas immobile et abstrait, comme dans le Kyrie, -—- mais marchant et agissant. Et ce lourd pas d’armée, qui ne s’interrompt point, n’empêche pourtant pas Beethoven de suivre d’un œil perçant chaque nuance du texte, d’habiller de mystère les mots : « et invisibilium »... « ante omnia saecula », d’opposer au « consubstantialem patri » dogmatique, maçonné en solide contrepoint, la tendre gratitude du mélodieux « qui propter nos homines », sans que cesse un moment le rythme de la marche, cinglé par les accents mordants des flûtes et des bassons : EUZZZZT-A — ■ -■ — ■

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ou par des bonds des basses (violoncelles, contrebasses, orgue), franchissant deux octaves :