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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/409

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Cette marche d’un peuple en armes fait halte, militairement, comme sur l’ordre d’un chef, au moment où le Dieu descend sur la terre... « Descendit de eoelis »... On remarquera que ces mots, qui comprennent un double mouvement descendant et ascendant (ce dernier, pour désigner les cieux et mesurer l’espace entre la terre et eux)], sont dits d’abord à mi-voix, et ne prennent tout leur éclat qu’après que les soprani ont précisé que c’est « pour notre salut » (propter nostram1 2 salutem) qu’un tel acte d’héroïque pitié s’est accompli. Et tandis que l’orchestre dessine fougueusement la ligne de descente, les voix, s’en tenant à l’idée du ciel, montent jusqu’au si bémol aigu du soprano, qui s’achève en un cri :

1. Cf. clans « Meeresstille » : a in der ungeheuren Weite d, où l’espace est sondé en largeur et en profondeur. 2. « Nostram » est souligné, deux fois répété. —fer