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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/416

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BEETHOVEN

De ce silence du caveau, où bourdonne en un point d’orgue ppp- le sol mineur sépulcral, jaillit, sur un fulgurant sol majeur d’en haut, le cri de résurrection du ténor :

A sa suite, une sonnerie de trompettes, embouchées par les quatre voix du chœur, en style palestinien. Et voici la fougueuse, la délirante Ascension — ces ruisseaux de joie qui se précipitent vers l’en-haut ! Dans ce tourbillon, qui annonce certains moments de l’Ode à la Joie, les ténors ont encore un cri étouffé, un nouveau : « et... » surprenant — isolé, répété... La vision du Christ qui retourne dans sa gloire, et du Jugement, semble les avoir saisis, à l’improviste, au milieu de leur joie. Le dernier « Cum gloria », chanté par les soprani, s’élève sur un écroulement de tout l’orchestre, qui descend d’un seul trait deux octaves et demie, jusqu’à l’ui bémol du premier trombone, qui, dans le silence total des voix et de l’orchestre, annonce le Jugement. Le deuxième trombone et les cors s’v joignent, sur le mot : « judicare » ; le troisième trombone, sur l’entrée des chœurs. Quand, pour la deuxième fois, ils répètent le : « Judicare », les trois trombones, les trompettes, les timbales, et tout l’orchestre mêlent leur fracas à celui de toutes les voix, tenant pendant quatre mesures l’accord ff. de sol