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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/418

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BEETHOVEN

ex patri filioque procedit, qui cum pâtre et filio sifnul cidoratur et conglorificatur, qui locutus est per Prophetas. Et in unam sanctam catholicam et apostolicam ecclesiam. Conf.teor unum baptisma in remissionem peccatorum, et expecto resurrectionem mortuorum, et vitam venturi saeculi. »

Et l’on a vu avec quel scrupule — jusqu’à l’excès — Beethoven suit les moindres nuances de tous les mots. Aucun oubli ne peut se produire dans son récit, par négligence h Sa volonté est toujours tendue. C’est là son vice et sa vertu. — Or, de tout ce texte que je viens de citer, deux voix sur quatre ne disent rien, jusqu’au : « in remissionem peccatorum » ; elles répètent inlassablement : « Credo, credo... », tandis que les deux autres voix psalmodient le texte, d’une façon hâtive et monotone, qui peut à peine — qui ne peut pas — être perçue, sous la lourde marche des trombones. Il serait absurde d’en conclure que Beethoven esquivait ces articles de foi ; mais il est sûr que ces articles n’éveillaient pas en lui un vif intérêt. Et l’on a pu relever ce fait paradoxal, que J.-S. Bach, qui était protestant, a, dans un air de basse, avec des vocalises fleuries, copieusement célébré « la Sainte Eglise catholique et apostolique », — alors que le catholique Beethoven s’en est étrangement débarrassé, dans un chuchotement précipité du seul ténor, parmi l’ensemble 11. Tliayer (IV, 334, note 1) signale, à la bibliothèque d’Etat de Berlin, parmi les papiers de Schindler, une grande feuille où Beethoen s’est fait marquer, d’un côté, la quantité des mots latins de la Messe ; de l’autre, leur traduction en allemand. On y trouve notamment l’explication du mot : « catholicam », dont il va être question ici. On né petit dore arguer de négligence du d’oubli.