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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/419

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

des voix qui n’en soufflent mot L Les quatre voix ne se retrouvent toutes ensemble que pour articuler, bien nettement, dans le silence subit des trombones -—- après que le Credo du soprano est monté au la aigu — leur foi dans « la rémission des péchés ». Et le sombre mi bémol mineur des « péchés » se mue immédiatement en un clair fa majeur. Le chœur affirme, avec une vigueur accrue, son attente de la résurrection. Le mot « resurrectioncm » est taillé, à l’unisson, crescendo, par toutes les voix, sur les sept marches montantes d’une octave 2, au sommet de laquelle les soprani clament un sauvage si bémol aigu, tenu pendant une mesure et demie. Une ombre passe encore sur le mot « mortuorum » ; mais l’affirmation éclatante de la vie éternelle déchaîne une nouvelle escalade impétueuse de l’orchestre, qui nous amène au seuil de la dernière partie du Credo. En vérité, tout a été dit. Il ne reste plus de texte à énoncer. Il ne reste plus qu’à se pénétrer de la promesse des derniers mots, à s’envelopper de la lumière de cette éternité, à la saluer d’un Amen ! d’amour reconnaissant. Et e’est le plus beau : la pure musique — ce que Beethoven a écrit de plus nouveau et de plus haut : — le finale mystique de sa Divine Eroica.

Que Beethoven espérât en la vie éternelle, qu’il l’appelât éperdument, du fond de sa vie de misère et d’agitation, nous ne pouvons en douter. Il lui fallait cette assurance, 11. Autre escamotage : — le « Conjittor unum baptisma » n’est prononcé ni par le soprano, ni par l’alto. Ils se contentent d’affirmer : — « Credo in remissionem peccatorum. »

-. De deux octaves, a 1 orchestre, depuis le début de 1’ 1 expedo ».