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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/424

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BEETHOVEN

L’hymne, troublé, perd sa tonalité élyséenne, passe, par une série de chocs rapides, de si bémol par ré mineur, sol majeur, la majeur, en un rigide et impérieux ré mineur. Les sept mesures de transition instrumentale qui viennent ensuite et qui séparent, en les reliant, la première et la deuxième parties de la fugue, sont méconnues, comme je l’ai dit, par certains critiques, psychologiquement aveugles : ils n’ont pas d’yeux pour le drame qui se déroule dans la pensée du créateur et du croyant. Après l’arrêt produit par la digue des rudes accords, où la violence du cœur agité vient se briser contre la loi, ou se prosterne devant elle : ilil faut le temps pour que revienne le souffle coupé, pour que les énergies de l’âme dispersées se ressaisissent, et pour que la paix divine se fasse réentendre, pp., mais d’un rythme égal et ferme, qui reprenne en main les rênes de l’esprit. Malgré le ton voilé du début, il y a de la fièvre sous la peau, les pulsations sont plus rapides, « allegro con moto ». Et quand les voix recommencent le : « et oiiarn ocnluri », les