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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/428

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BEETHOVEN

Quatre puissants accords de l’orchestre soulignent une affirmation péremptoire, en deux « amen ! ». — Et tout est dit...

Tout semble dit. Il ne subsiste plus qu’un rayonnement, une vibration de l’atmosphère, un vol d’oiseaux, une palpitation qui va s’éteignant. En deux mouvements contraires, qui s’harmonisent, les cordes inclinent leur confiant et aimant « amen » :

tandis que les bois remontent, d’un trait, les quatre octaves, jusqu’au sol, où ils restent suspendus. Une dernière fois, les voix soîi du soprano et de l’alto reprennent le sol tenu pp., qui va se résoudre dans le fa attendu, pendant que les cordes, en un envol éperdu, comme une flèche, filent au but, dépassent le sol, arrivent au fa, et y demeurent... C’est la réponse à la supplication du début de Y allegretto ma non troppo. Le seuil de l’éternité est atteint... Et cependant, dans le battement d’ailes qui s’éteint, les basses (orgue, contrebasses, trombones) répètent, au loin, très doucement et pizzicato, les cinq mots de la promesse du commencement

v.