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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/434

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BEETHOVEN

nauté s’est rassemblée, pour clamer son allégresse, avec les orgues et les trompettes.

C’est précisément ce même moment que Beethoven a choisi pour se plonger clans la concentration solitaire. Le seul morceau de sa Messe (avant le deuil du sombre Agnus), qui débute adagio, piano, « mit Andacht » (« avec recueillement », comme le Kyrie)... Et les peuples de la fin du Credo, les chœurs, n’y ont point place. Seules s’expriment, en chuchotant, les voix soli. Et dans l’orchestre, on n’entend point les flûtes, les hautbois et les violons. Seules, les cordes graves et les registres graves des bois et des vents, où parle une lente et profonde méditation. Une phrase, très simple, en ré majeur, apparentée à l’introduction du Kyrie est, trois fois, répétée, comme l’invocation du mot : « Sanctus », par l’orgue, les contrebasses, violoncelles, clarinettes graves et bassons. Deux cors, puis les trombones piano, solennellement, avec mystère, semblent évoquer l’Esprit invisible. Sur le même motif, répété par l’orchestre, les voix soli énoncent, à leur tour, le grave Sanctus, qui, par des modulations en mi mineur et la majeur, sur le mot : « Sabaoth », passe à un flottement craintif entre le majeur et le mineur, entre les ut et fa dièzes et naturels. L’atmosphère se fait fiévreuse et angoissée, les voix mezza voce sont co*tr*c-’. o . Wi.V