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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/445

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

que sa pensée s’est modifiée, au cours de îa composition, dans un sens plus pessimiste -— ou, si l’on veut, moins optimiste. — Pour YAgnus, les esquisses conservées ne sont pas assez importantes pour nous éclairer sur le travail intérieur. I.es premières apparaissent, tandis qu’il termine le Credo ; et, comme souvent chez Beethoven, ce, qu’elles établissent de plus ferme, c’est, avant la ligne mélodique, la couleur, ici la tonalité en si mineur, avec le choix de la voix de basse, comme coryphée 1 :

L’architecture harmonique et rythmique de ce fragment rappelle le style de Hændel, dont Beethoven avait alors sous les yeux le Messie. D’autres esquisses 1 2 montrent les approches de la version définitive. Chose curieuse, elles attribuent le mouvement ternaire à YAgnus, et le mouvement binaire ou carré au Dona :

1. Cf. Nottebohm, II, 148 et suiv.

2. Pages 1 à 62 du deuxième Cahier d’esquisses des années 1819 à 1822, analysé par Nottebohm. Ces esquisses de ldgnus étaient contemporaines du travail à la sonate op. 109.