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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/449

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

le soprano déjà commence de dire le « Dona ». Le rideau se lève sur le dernier acte de la Messe A

Bans la partition publiée, il porte cette suscription :

— « Bitte um innern und aüssern Frieden. » (Prière pour la paix intérieure et extérieure). C’est bien ainsi, sans doute, que s’offre l’œuvre achevée. Mais ce n’est pas ainsi, tout à fait, que Beethoven l’avait conçue. Dans les esquisses, on trouve, d’abord :

— « Starke der Gesinnungen der innern Friedens über ailes... Six g ! »

(Force des dispositions d’esprit à la paix intérieure, pardessus tout... Victoire !)1 2.

1. L’impression de tragédie antique, que je ressens devant ce Miserere, je la retrouve exprimée dans l’analyse de Paul Bekher. A propos de la conclusion de la scène, où les soli se taisent, et seul le chœur répète le Miserere et termine, plein d’attente, par l’appel a capella : « Agnus Dei », P. Bekher écrit ces lignes, qui évoquent (sans qu’il le sache peut-être) le début d’Œdipe-Roi :

— « C’est comme si la foule d’un peuple souffrant se pressait, de toutes ]>arts, sur les degrés du palais d’un roi, et que celui-ci se présente pour demander la cause des plaintes. Et, à sa vue, s’élève le : « Dona nobis pacem ! »

2. Georg Schünemann, dans sa belle publication : Musiker-Handschrifte (1937, Atlantis Yerlag), reproduit un autographe de Beethoven, qu’il croit antérieur à celui que je cite — (ce qui n’est pas démontré)

— mais qui appuie mon observation : car Beethoven, priant pour la