Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/468

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
454
BEETHOVEN

loi, je pense que Beethoven a été mené, au cours mi qu’il ne l’avait conçue, en commençant. C’est un âge de crise, physique et morale, autour de la cinquan’ taine, où la fougueuse personnalité de Beethoven, sortie de l’abîme, explorait passionnément tous les horizons. Il faut aussi tenir compte des maladies, qui ont eu certainement leur contre-coup sur la création.

On a vu, après les mortelles années de 1816-1818, le rayonnement sur l’esprit de la miraculeuse convalescence, dès le départ pour Môdîing, en mai 1818. Elle coïncide avec la naissance de la Messe, qui est, on peut le dire, un 1. Résumons, dans îa mesure du possible, la chronologie de la composition de la Missa Solemnis :

Elle tient entre ces deux dates extrêmes : le milieu de 1818, où fut commencé, au plus tôt, le Kyrie — et janvier 1823, où l’achèvement de la Messe est signalé par la Leipziger Allgemeine Musik. Zeitung. Le Kyrie a donc été composé en 1818-1819 ; — le Gloria, en 1819- 1820 ; — le Sanctus et le Benedictus, en 1820-1821 ; — 1 ’Agnus, en 1821-1822.

Les indications de Thaycr (édit, revue par H. Riemann, 1907) complètent et corrigent celles de Nottebohm (II, 152). Les trois cahiers de poche, conservés au Beethovenhaus de Bonn, montrent : 1° que le plan général du Credo était envisagé et esquissé, dès 1819 ; — 2° qu’en 1820, le plan de l’Agnus et du Dona pacem n’était pas encore établi ; — 3° que Beethoven n’a mis au net l’Agnus qu’après avoir écrit-la sonate en ut mineur, op. 111, au début de 1822. La partition autographe a été achevée, avant la fin de 1822, et envoyée à l’archiduc, le 19 mars 1823. Elle continua pourtant d’être revisée et n’atteignit à l’état définitif que vers le milieu de 1824. création de la Missa Solemnis, vers une autre un long espace que celui de cinq années 1, — et surtout dans