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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/472

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BEETHOVEN

moments, désespéré. Naturellement, le travail de la Messe est arrêté.

« Beaucoup (de ma maladie) est dû à ma triste situation économique. Jusqu à présent, j’espérais en sortir par tous les efforts ( Anstrengungen) possibles... Dieu, qui connaît le fond de mon être et qui sait comment fe remplis partout, de la façon la plus sacrée, mes devoirs, que me commandent Vhumanité, Dieu et la, nature, m’arrachera peut-être encore une fois à toutes ces calamités... » 1. Comment l’atmosphère de VAgnus et du Dona n’eût-elle pas été imprégnée de ces soucis et de ces tristesses ? Il est remarquable que, dans les premières idées du Dona, qui datent du temps du Credo, — soit de 1820, — il ne soit aucunement question de l’assaut de la guerre — ou extérieure, ou intérieure. Dans l’esquisse retrouvée par Georg Schünemann, le chœur prie, en mineur, pour la paix ; mais l’orchestre lui répond aussitôt en majeur : car « la paix est là » 1 2. Dans l’autre première esquisse que j’ai citée, la victoire est assurée, dès le premier pas 3. Ce n’est, très vraisemblablement, qu’en 1821 que se font entendre les premiers grondements des timbales menaçantes. Et le travail du Dona tourmenté, dans la forme définitive qu’il a 1. « ... Gott, der inein Inncres kennt, und weiss, wie ich als MenscJi überali meinc Pftichten, die mir die Menschlichkeit, Gott und die Natur gebiethen, auf dos Heiligsle erfülle, wird micli wohl endlich wieder einmal diesen Trübsalem entreissen... » (18 juillet 1821, à l’archiduc). 2. « ...als wàre er (der Frieden) schon da. » (Cf., p. 397, note 1). 3. « Starke der Gesinnungen des innern Friedens über ailes... Sieg ! » (Cf., p. 397).