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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/474

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BEETHOVEN

la Messe, sur cet appel angoissé à la Paix, qui le fuit, —- qu’il se jette sur l’idée, abandonnée depuis quatre ans, de la Neuvième Symphonie E Et de son étreinte surfit, dès la fin d’été 1822, l’hymne à la Joie, — la joie des hommes par leur puissante fraternité 2. Par une autre voie, le génie 1. La Leipziger AUg. Muzik. Zeitung, du 22 janvier 1823, publie celle note de Vienne : — « Beethoven a maintenant achevé sa deuxième Grande Messe, et il la fera exécuter, au Carême prochain, dans un concert. Maintenant, il doit s’occuper à composer une nouvelle symphonie. » 2. C’est précisément à cette date de la fin d’été ou de la prime automne 1822 que, reprenant les esquisses de la Neuvième, Beethoven introduit la Joie de Schiller, dans son finale de la symphonie. Dans le même temps — immédiatement avant de pénétrer dans la Neuvième, — il se bâtit, comme une arche d’entrée, la monumentale Ouverture op. 124, « Zur Weihe des Hauses ». Œuvre de joie et de puissance, qui s’élève au-dessus de tous les troubles de l’âme. Il y respire, allégé de l’énorme Messe, dont, il venait de se décharger... « nach vôllig beendigter Feile an der Missa Solemnis... », raconte Schindler : il se promenait avec lui et avec son neveu dans l’Helenenthal, près de Baden, par un beau jour de septembre 1822, l’inspiration le prit, il chanta à scs compagnons les deux motifs qui venaient de le visiter, et dont l’un était en style Hændelien... « Depuis longtemps, il formait le plan d’écrire une ouverture dans le style strict, de Hændel. » 11 l’accomplit. Ce fut comme s’il portait dans la nouvelle maison le Dieu