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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/487

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

I] affirme formellement ainsi la liaison consubstantielle des deux morceaux. C’est ce qu’ont totalement négligé — ou refusé de marquer les éditions, qui mettent entre les deux morceaux une séparation.

Il est possible que nos préférences mûmes y trouvent leur compte, et que nous souhaitions de nous attarder sur le tendre soupir de la rêverie. Mais c’est justement ce que Beethoven ne veut point. Il veut que le rêve soit brisé par l’énergie du second mouvement.

L’énergie est violente et hâtive ; elle souffle la tempête. Mais cette tempête est dirigée par une main ferme, qui la contrôle strictement. Les coups de vent sont projetés, de 4 en 4, avec une régularité symétrique1. Le Jupiter tonnant, qui les déchaîne, eût pu avoir son socle dans la maison de Gœthc, à Weimar. Mais dans ce cadre volontairement étroit et d’une simplicité dénudée, est concentrée une énergie extrême, toujours tendue. La brève ébauche de frein (mes. 25-32, p. un poco espressivo) ne fait que ramener le tourbillon, avec plus de hâte inquiète, — le tout i.i. S’opposent 1-4 et 5-8 ; — 9-12 et 13-10 ; — 17-20 et 21-24 ; — 25-28 et 29-32 ; —• 33-30 et 37-40... Mais ici, enfin, la période s’élargit île 4 à 6 mesures. — Ajoutez que la marche des harmonies est très restreinte, et qu’une longue période, de la mesure 9 à la mesure 24, est bâtie sur un point d’orgue en si.