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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/493

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

niers quatuors. C’est à mon sens, bien moins une Variation qu’une réexposition du thème, sous la pleine lumière de lame, qui lui donne tout son sens expressif (rnolto espressivo ).

Avec la Variation II (tête de ligne du groupe 2. 3. 4.), commencent les véritables Variations, où s’incorporent les répétitions, comme des parties intégrantes du récit. Je laisse aux interprètes le plaisir d’en discerner et d’en goûter la gamme des sentiments variés. Il est intéressant de suivre la marche de l’esprit de Beethoven, qui rumine en la remâchant l’herbe parfumée du souvenir. La Variation II le montre déjà qui s’émancipe « leggiermente » de l’émotion, bien que tous les éléments tendres ou poignants en soient encore nettement perceptibles ; mais il joue, avec, tendrement (teneramente)...

Le jeu est complet, le jeu est roi, dans la Variation III (allegro vivace) ; et nous avons plus haut noté la rieuse et railleuse désinvolture, avec laquelle, sur les notes prestes et piquées, l’amoureux fait sautiller, comme Berlioz, la mélodie de la bien-aimée.

La Variation IV, si j’ose dire, fait pénitence. Elle est reprise par le charme du thème, elle y revient et par un tempo et une mesure qui s’en rapprochent (ctwas langsamer, als das Tkema ; 9 /8 au lieu de 3 /4), et par la répétition sans changement des deux périodes. Le doux balancement de son étreinte est d’un attrait si enveloppant sur l’esprit, que dans la seconde période la peine renaît, accentuée par des sf. répétés, et qu’elle monte à un //., d’où elle décroît ensuite, abandonnée dans les beaux bras de la mélodie. Elle s’en