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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/500

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BEETHOVEN

Entre les deux s’ouvre un gouffre de détresse, par deux fois. Et l’ensemble forme pourtant une incomparable harmonie. Si grand fut l’art de ce barbare de génie, qui savait faire de ses drames intérieurs des poèmes apparentés, en grâce, en profondeur, et en mesure, aux plus harmonieuses tragédies grecques !

On peut dire que l’op. 110 bénéficie, en son début, de la sérénité cueillie, le long de l’op. 109. Nulle sonate ne s’est ouverte, sous des auspices plus favorables. La première phrase respire un calme béni. Et cette impression est encore mieux établie dans la première esquisse : Pas une ombre au tableau. Un ciel sans nuages. La jeune phrase a retrouvé la trace des jours heureux... 1802... La petite comtesse du « Clair de Lune » ne lui a pas encore déchiré le cœur. Il rêve à elle, en composant la Deuxième Symphonie. Et il écrit les trois sonates à l’empereur