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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/511

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

La ressemblance ne suffit pas à nous assurer que Beethoven l’ait utilisé sciemment. Mais de l’un et de l’autre motifs l’humour est certes apparenté. C’est, chez Beethoven, une détente de l’esprit ; et le trio en ré bémol, qui suit, montre que, même dans ses saillies, la grâce et la finesse ne perdent jamais leurs droits. Le scherzo n’aura donc été qu’une boutade.

Les esquisses portent témoignage que Beethoven avait saisi tout le mouvement, d’un seul trait, concevant, du même coup, le début et la coda, — dont il se rendait compte, en commençant, du caractère transitoire du morceau. Mais le trio lui a pris plus de peine ; il s’est appliqué particulièrement à l’écrire ; et, non sans travail, en parfait artiste, il l’a ciselé. C’est un bijou de Songe d’une Nuit d’Eté. Au reste, tout le morceau est un Puck, à la gaminerie tour à tour aérienne et bouffonne. Puck est un des visages de Beethoven, -—il va sans dire, germanisé. Les passionnés, les pathétiques, ont souvent, comme Beethoven, un « Doppelganger », un autre moi très différent, un personnage d’ironie et de « hurla » où, se déchargeant de leur trop lourd sérieux, ils passent le week-end...

Mais ce n’est que le répit d’un jour. Et déjà, le front se ride, dans les dernières mesures du scherzo, avec leurs pesants accords sf., entrecoupés de pauses, leur dimin. et leur passage du fantasque fa mineur entrelacé au la bémol, dans