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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/516

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BEETHOVEN

Et le sujet de la fugue est, comme nous l’avons indiqué, le thème même du premier morceau, le motif principal de toute l’œuvre. C’est dire l’importance prédominante de la fugue dans le plan du dernier morceau, et du sujet de la fugue dans le plan de l’œuvre entière. Il est le mot magique,


murmuré, au seuil du premier morceau, établi dans tout son sens par la fugue du dernier ; et on n’aurait peut-être pas beaucoup à faire, pour le retrouver, meurtri et déformé, dans la douleur humiliée de l’arioso dolente :

blement en la bémol mineur, Beethoven a inscrit seulement six bémols à la clef, au lieu des sept réels, bien que ce système l’oblige à une complication d’écriture : (il marque, à chaque fois, le bémol manquant devant le fa). De même, il inscrit cinq bémols seulement dans les cinq premières mesures du récit et l’introduction. — En réalité, le la bémol mineur est installé, dès la troisième mesure de l’introduction au récitatif : (la tonalité de mi majeur avec ses quatre dièzes, n’est marquée, dans les deux demi-mesures 5 et 6, que pour des raisons de commodité de lecture). — Les cinq bémols, obstinément inscrits dès le début et pendant les cinq premières mesures, forment une progression naturelle, après les quatre bémols du scherzo ; — les six bémols de 1 arioso marquent un degré plus haut de l’échelle, après les cinq du récitatif. Beethoven veut imprimer dans le regard et dans l’esprit de l’exécutant le sentiment de l’unité, qui tient ensemble toutes les parties successives do la sonate — de cette chaîne, qui relie 1 introduction de l’adagio au scherzo, le récitatif à 1 introduction, et 1 arioso au récitatif.