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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/517

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

L’esprit de Beethoven en est imprégné ; et il ne nous importe pas tant ici d’en chercher la traduction psychologique, que de le montrer cheminant, du commencement à la fin de l’œuvre, par toute la gamme des ombres et des lumières, attente, espoir, trouble, douleur, confiance... Reprenons notre analyse, pas à pas.

Le récitatif, aux mesures inégales1, n’est point jeté brutalement dans le cadre ordonné de la sonate, sans quelques mesures, régulièrement scandées, d’un adagio ma non troppo, qui sert de passage entre le scherzo et le récitatif. Comme tant de fois chez Beethoven, la dernière note du morceau précédent — un fa — s’y répercute, comme un écho, dont les vibrations prennent un caractère bien différent. C’était donc là le sens de la question posée, à la dernière mesure du scherzo !

En trois mesures, l’harmonie module trois fois (en si bémol mineur, en ut bémol mineur, en la bémol mineur), 1 atmosphère se trouble et change, de moment en moment. Le récitatif trahit le désordre de l’âme. Encore tenue par la volonté, dans la mesure 4, elle est complètement aban¬ 1. La mesure 4 compte sepi noires. La mesure o a Huit noires, moins une croche.