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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/520

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BEETHOVEN

fait silence, c’est avec une calme dignité, qui semble s’incliner sans faiblesse et accepter : De ce silence — de ce seuil même (en la bémol), où la voix s’est arrêtée sur un point d’orgue, qui en prolonge les échos, monte à mi-voix l’encouragement — les premières notes de la fugue. C’est comme une main qui prend la main... (Combien de fois, chez Beethoven, aux heures où tout semble perdu, le sauveur ainsi est venu, sans bruit ! On ne l’a pas vu entrer, et il est ici, à notre table, comme le Christ à Emmaüs). ... Et voyez : dans les premiers mots qu’il dit, dans leur aide affectueuse, on réentend les mots de la mélancolique résignation qui précédait, le : Mais il les relève, il dit à l’homme qui s’incline : — « Allons ensemble !.... » — Et cette phrase, calme et confiante, ce pas égal qui mène la marche, que sont-ils sinon (nous l’avons dit) la mélodie même du début de la Sonate, mais dépouillé de sa rêveuse, de son incertaine espérance ?