n’offre une aussi grandiose, une aussi parfaite unité de substance.
Il fallait être aussi borné que le pauvre Schindler, Wagner fidèle, mais bouché, de son Faust Beethoven, pour longuement, lourdement, sans se lasser, se lamenter sur l’absence d’un troisième morceau L * 11. Cf. Schindler : Lcltre à Lenz, et Biographie. Il assommait Beethoven de ses questions, de ses regrets, à ce sujet ; et il prétend que Beethoven (sans doute lassé de sa sottise), lui avait répondu : — « Je n’ai pas le temps d’écrire un troisième morceau. » — Donc, conclut Schindler, « il reconnaissait qu’il eût fallu un troisième morceau ». —• Il n’écoutait pas Beethoven, lui expliquant que « les variations auraient eu une autre construction, s’il avait du écrire un troisième morceau ». (Dass die Variationen teilweise eine andere Gestaltung erhalten haben müssten, wcnn er cinen 3. Satz geschrieben hdtte.) Schindler tenait absolument à son troisième morceau, qui fît pendant au premier (eben so feurig und hinreissend). Il n’arrivait pas à comprendre le sens de 1 ’Arielta, qu’il qualifiait de « Anwendung eines Uebermasses von Wissenschaftlichheit über einen so einfachen Stoff ». Et il osait faire sienne une critique de la Leipziger Musih-Zeitung de 1824, qui déclarait que ce thème avec variations « n’était pas digne du génie de Beethoven », qu il « ressemblait à l’œuvre d’un peintre qui eût badigeonné un panneau d’autel » — nous dirions : un mur de fresque — « en style de miniature ».
— Quand nous reprochons à Beethoven scs accès de colère, qui, pour des mois (de mars 1825 à août 1826), fermèrent la porte au dévoué Schindler, nous oublions trop aisément à quelle épreuve sa patience était mise par l’incompréhension, sûre de son fait, têtue, blessante et rabâchante, du philistin, dont le destin ironique a fait le gendarme de l’œuvre et de la pensée de Beethoven !
Mais que ne devait-il entendre, de scs conseillers acharnés à le perfectionner !
Ces braves gens n’en revenaient pas qu’il s’obstinât en ses
errements, sans rien ecouter de leurs leçons. Témoin, l’exclamation comique du célèbre critique Marx, dans un long article de la Berliner Allgem. Musik-Zeitung de 1824. Apres avoir rappelé la peine qu’il s était donnée d’avertir Beethoven, qu’il eût à tenir en bride son 33
