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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/541

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

le terrain où prendre racine et réaliser son vrai sens. De scolastique et de passif qu’il était, il se fait une torche de passion, et il appelle au combat.

Il a deux moments : celui d’attaque et de montée à l’assaut, — celui de doute et de fléchissement douloureux, ce si naturel, sur lequel il butte, en pleine montée. Mais dans la bataille de Yallegro, chaque fois qu’il butte, il se relève, avec des forces nouvelles, comme le géant de la Fable, et il reprend l’assaut.

Les seize mesures de l’introduction rnaestoso sont une frémissante concentration, avant le combat. Elle est remplie d’une grandiose mélancolie, avec de furieux emportements... Encore lutter ! Quelle lassitude !... Le flot de l’âme reflue en soi... p. dimin. pp. sempre pp... Mais l’aiguillon de la force impérieuse et irritée laboure l’âme, de ses cinq accords staccato :

et le grand leit-motiv, comme un ordre, sans élever la voix, mais sans réplique, est imposé, à tous les étages du clavier :